Les ports-abris du Cap-Sizun à vélo

Pors Theolen, Vorlen, Feunteun Aod

Fin Août-début septembre, je parcours onze kilomètres pour me remplir les poumons d'iode !

Les ports-abris du Cap-Sizun à vélo

Fin Août-début septembre, je profite d’un matin bleu pour découvrir les ports-abris du Cap-Sizun, ceux le plus à l’ouest, accrochés dans un décor minéral de fin de continent.

Ciel bleu et pas de vent, mon seul moteur aujourd’hui, c’est l'aventure !

Première étape : bien les situer sur une carte, car ils sont farouches... Puis repérer trois ports-abris : Pors Theolen, le Vorlen et Feunteun Aod.

Ensuite, enfiler baskets et sac à dos et goûter à la liberté totale, à vélo, sans planning ni timing.

Un itinéraire de onze kilomètres pour me remplir les poumons d'iode !

Première escale à vélo : le port-abri de Pors Theolen

Pors Théolen est le dernier des ports-abris de la côte nord du Cap Sizun, avant la pointe du Van. C'est ma première escale.

Alors qu'à ma gauche, le sentier côtier, le fameux GR® 34, s'apprête à longer le littoral, à ma droite, une petite maison avec terrasse donne sur la baie de Douarnenez. En contrebas, au centre de la crique, un gros rocher semble dissuader de tout mouillage prolongé.

Au sommet d’une falaise très haute, on aperçoit un amer, point de repère et de calcul qui servait d’alignement pour les essais de vitesse des bateaux de la flotte Royale.

Un café, quelques notes sur mon carnet et l'horizon pour moi seul, ça n'a pas de prix !

Pause magique au port-abri du Vorlen

Je poursuis ma route et j'arrive au Vorlen.

Accroché à flanc de falaise, ce petit port joue les équilibristes. Situé entre la Pointe du Van et la Pointe du Raz, il est en marge des foules, mais quand on le trouve, on est émerveillé par la vue. Le cadre est grandiose et loin des clichés : avec ce temps, on se croirait quelque part entre l'Algarve, Capri et l'Algérie.

De là, on peut embrasser du regard la pointe du Raz, le phare de la Vieille et aujourd'hui, on distingue même l'île de Sein, qui flotte, comme un dernier adieu terrestre avant l'infini de l'océan.

Construites autour d'une cale qui plonge dans une eau translucide, les infrastructures de ciment font corps avec la pierre. Cordages, treuils et poulies, bateaux hissés ou bateaux amarrés forment une sorte de géométrie insolite.

Au-delà, la Baie des Trépassés

Ces noms, ce paysage, invitent naturellement aux légendes : on disait d'ailleurs que c'est d'ici que les morts rejoignaient l’île de Sein à bord du « Bag Noz », le bateau de nuit. Aujourd'hui, cet abri permet de débarquer les pêches îliennes et locales.

Du haut de la cale, j'ai juste envie de sauter dans l'eau...

Continuons ce petit périple vers la côte sud cette fois, vers un haut lieu de la Résistance, où…

Dernière étape au port-abri de Feunteun Aod

Feunteun Aod, « fontaine de la côte » en français. Ce port-abri, situé dans une anse en eaux profondes, fut une halte dès le Moyen-Âge pour les navires en quête d’eau douce – une source coule en effet de la falaise. Les premières infrastructures du port ne datent cependant que de 1889.

En 1978, Feunteun Aod fut choisi pour accueillir une centrale nucléaire. Devant l’ampleur de l’opposition et des manifestations, le projet est finalement abandonné en 1981.

Ici, résister n'aura pas été qu'une simple utopie : ce qui doit rester intouchable et préservé l'est encore !

En remontant, je m’arrête, fasciné par cette falaise accidentée, ses saillies, ses ombres, ses anfractuosités, et par ce mur énigmatique au bord du vide, qui concentre l'essence même du lieu : une nature forte qui bruisse de récits réels et de mythologies locales.

 

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