Un métier, une passion
D'avril à janvier, Ronan Thomas brave les courants du Raz de Sein pour pêcher le bar. Un métier peu commun et parfois très dangereux.
Profitant d'un départ en retraite pour acheter son premier bateau, Ronan se met à son compte en 1995. Il est alors le premier d'une nouvelle génération de ligneurs de bar à Audierne. Ils sont aujourd'hui une vingtaine à pêcher ce poisson dans les eaux chahutées du Raz de Sein jusqu'au phare d' Ar-Men.
En 2004, il fait construire son deuxième bateau: 8,50/3,50m et un nom d'étoile, l'Altair.
Pourquoi s'être lancé dans cette aventure ?
« Etre son propre patron permet d'être libre ! Et même si la technique a beaucoup évolué en 20 ans, avec des cannes et des leurres plus perfectionnés, on continue de pêcher de façon ancestrale, à l’hameçon, au rythme des saisons... »
Une technique responsable et durable pour l'environnement qui « respecte la période de reproduction du bar… en février et en mars, lorsque les poissons se regroupent pour frayer, on arrête notre activité ».
Un label « Bar de ligne »
Avec la baisse sensible de la ressource, Ronan se trouve au coeur d'un véritable engagement. L'Association des Ligneurs de la Pointe de Bretagne, dont il est membre, a fait pression en 2014 pour que la Commission Européenne interdise aux gros chaluts de pêcher le bar dans cette zone pendant les 6 premiers mois de l'année. Un moratoire vital, « même s'il faudra attendre plusieurs années avant que la biomasse ne se reconstitue ! »
Heureusement, grâce au label Bar de Ligne, le prix se maintient.
« On peut acheter notre bar à la criée d'Audierne, mais on le sert aussi sur les meilleures tables de France, d'Italie, du Japon... et même au Festival de Cannes ! »