Le Goyen, bras de mer, bras de vie

D'Audierne...

Nombreux sont les hommes du Cap-Sizun qui ont tiré leur subsistance de la mer. La rareté des grandes anses protectrices a poussé les équipages à tirer profit d’une côte a priori inaccessible pour abriter leurs navires des terribles tempêtes hivernales. Parmi ces abris, le plus sûr est sans conteste la ria du Goyen. Deux ports importants y ont été installés : l’un à Audierne-Poulgoazec et l’autre à Pont-Croix. Nommé « Vindana Portus » à l’époque Gallo-Romaine, le port de pêche d’Audierne-Poulgoazec connait un premier âge d’or aux 16e et 17e siècles. La traque des merlus, congres et lieux, leur séchage et leur embarquement vers La Rochelle ou Bordeaux faisaient vivre une importante communauté maritime. Quelques maisons d’armateurs dressées dans le vieil Audierne et à Poulgoazec témoignent de cette époque, tout comme les vaisseaux de pierres sculptés sur l’église Saint-Raymond.
Puis vient le temps des « fritures ». Les premières années du 20e siècle ont vu l’apogée de la flottille de pêche dans le port : plus de 650 bateaux s’adonnaient à la pêche – principalement à la sardine – et faisaient fonctionner une quinzaine de conserveries établies de chaque côté de la rivière.

... à Pont-Croix

Plus en amont, au fond de l’estuaire du Goyen, se trouvait le port de commerce de Pont-Croix. Le débarcadère primitif se situait à l’anse de Porz an Listri, entre le pont de Keridreuff et les quais de Pennanguer. De l’activité marchande de ce port d’échouage (le chargement et le déchargement des marchandises se pratiquaient à marée basse) il reste quelques traces, notamment à travers les anciens « magasins » (greniers, celliers et entrepôts) qui se dressent toujours le long de la rive droite de la rivière.

Fabien Serre